Un ancien entrepôt réhabilité en bureaux
Agence de publicité Bos
Date de réalisation
2007
Chargé(e) de projet
Anne-Joëlle Chamberland
Photos
Marc Cramer
Prix Design
Clients: L’Agence de publicité Bos, Canal Lachine, Montréal
Comme point de départ au mobilier, un matériau non seulement adapté à la brutalité des lieux mais aussi lié à l’histoire industrielle du Canal Lachine: l’acier. Patiné à la cire, il troque sa froideur contre un velouté très doux et gagne en sophistication, tout en conservant sa couleur d’origine. Suivant la nature même du matériau, le design va à l’essentiel sans fioritures, tandis que la notion « high tech » triomphe dans les signes visibles de la construction. Aux chants et sous le revêtement d’acier, tables et postes de travail laissent apparaître leur structure en contreplaqué, affirmant au passage la politique de l’entreprise : ici, pas d’entourloupettes.
L’aménagement, par son minimalisme acéré, lance un autre message : ici, on crée droit au but. D’une nudité incomparable, les deux salles de conférence ne portent pas aux blablas inutiles. Enfermées derrière une paroi vitrée, elles s’ouvrent à la fois sur le Canal et l’aire d’accueil, et communiquent entre elles par des portes-paravent pleine hauteur. Pour ajouter à la fluidité visuelle, le mur de l’écran de projection est lambrissé comme le sol et les stores occultants, une fois remontés, s’escamotent derrière le plafond. Des roulettes dissimulées dans les piétements permettent de juxtaposer les tables selon la configuration souhaitée. Libéré de son appareillage technique, l’espace devient jeu de transparence et de lumière.
« Le cahier de charges comprenait le choix du mobilier, le traitement des surfaces et l’éclairage. Après étude, j’ai réalisé que les meubles offerts sur le marché ne conviendraient pas à l’architecture du bâtiment, lourde et puissante. D’ailleurs, pour une agence dotée d’une personnalité aussi forte que Bos, il fallait autre chose que l’anonymat de la production standardisée. Un design sur-mesure s’imposait. »
Cet univers de briques et de bois sombre, d’éléments structuraux apparents et d’acier, aurait pu créer un climat oppressant n’eut été du soin apporté aux éclairages. En périphérie de chaque étage, des spots montés sur rail balaient les murs. Ils créent des effets de clair-obscur qui donnent du moelleux aux briques grossières, font ressortir certains détails architecturaux et rendent l’atmosphère intimiste. Le bâtiment baigne dans une lumière apaisante, évoquant l’essence silencieuse des choses. Par contraste, le faisceau aigu des deux lampes Tolomeo installées à chaque poste de travail signale les zones d’activité intellectuelle. La création n’est-elle pas ainsi le passage de l’ombre à la lumière?
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12Collaborateur : Luc Laporte architecte